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La peurLa peur est une émotion ressentie généralement en présence ou dans la perspective d'un danger. Par extension, le terme peut aussi désigner l'appréhension liée à des situations déplaisantes ou à des animaux répugnants. On parle alors de phobie, mot issu d'une racine grecque désignant la peur : claustrophobie, agoraphobie , etc. D'un point de vue neurologique, elle est essentiellement une activation de l'amygdale (ensemble de noyaux au niveau des lobes temporaux). L'activation de l'amygdale correspond généralement à un sentiment de danger imminent. Elle peut entrainer une inhibition de la pensée et prépare l'individu à fuir ou à se défendre. Les deux routes de la peur
Un stimulus sensoriel évoquant la présence d'un danger pour l'organisme va d'abord atteindre le thalamus. De là, il sera pris en charge par deux voies parallèles : la voie thalamo-amygdalienne (route courte) et la voie thalamo-cortico-amygdalienne (route longue). La première véhicule une perception grossière et rapide d'une situation puisque c'est une voie sous-corticale qui ne bénéficie pas de la cognition. Elle active l'amygdale qui, par l'entremise de son noyau central, fait naître des réactions émotionnelles avant même que l'intégration perceptuelle n'ait eu lieu et que le système puisse se représenter complètement le stimulus. Dans un deuxième temps, le traitement de l'information par la voie corticale longue arrive à l'amygdale et précise si c'est un véritable stimulus menaçant ou s'il n'y a pas lieu de s'inquiéter. Pour ce faire, différents niveaux de traitement cortical sont nécessaires.
En effet, après un traitement des différentes modalités de l'objet par le cortex sensoriel primaire, le cortex associatif unimodal fournit à l'amygdale une représentation de l'objet. À un niveau d'analyse encore supérieur le cortex associatif polymodal conceptualise la chose et en informe également l'amygdale. Cette représentation élaborée de l'objet peut alors être comparée au contenu de la mémoire explicite grâce à l'hippocampe qui entretient lui aussi des liens étroits avec l'amygdale. En effet, c'est l'hippocampe qui permet en premier lieu l'apprentissage du caractère dangereux d'un objet ou d'une situation grâce à la mémoire explicite. L'hippocampe est aussi particulièrement sensible à l'encodage du contexte associé à une expérience aversive. C'est lui qui fait en sorte que non seulement un stimulus peut devenir une source de peur conditionnée, mais également les objets autour, la situation ou le lieu où il se trouve. La présence imminente d'un danger poursuit alors le travail d'activation de l'amygdale dont les patterns de décharge vont activer les structures efférentes responsables des manifestations de la peur comme la fréquence cardiaque et de la pression sanguine élevées, les mains moites, la bouche sèche, les muscles tendus, etc.
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