==================================================
De l'utilité de nouveaux principes méta-constitutionnelsLes nouveaux rythmes et les ampleurs accrues des phénomènes économiques, qu'ont engendrées le développement des technologies de l'information et de la communication ont dépassé de plusieurs ordres de grandeur les dynamiques actuelles et les puissances d'intervention des institutions des États. Le nouvel usage de ces technologies par les institutions et les administrations des États n'a guère changé leurs dynamiques, et n'a guère accru leurs capacités d'intervenir avec des efficacités adaptées aux nouvelles célérités économiques. De multiples expériences récentes ont montré que l'inadaptation des institutions à ces nouveaux contextes fait perdre aux États la capacité d'accomplir leurs missions de protection de leurs populations. C'est dans ce contexte qu'émergent de par le monde des initiatives, pacifiques ou non, pour remettre en question l'organisation même des institutions. Cela se passe dans les pleurs et les grincements de dents, tant la crainte de l'inconnu et la volonté de conserver quelques avantages des systèmes actuels sont puissants. Cependant la nécessité faisant loi, poussée en particulier par la prise de conscience de la détérioration du climat que nos industries créent, la modification des institutions démocratiques sera partout inéluctable. Il est nécessaire de tirer une leçon de ce qu'à l'expérience les constitutions sont toujours écrites dans des contextes de crise, qui en précipitent l'écriture dans l'urgence, sans méthode autre que de tenter de recopier des éléments de constitutions existantes. Il est nécessaire de doter les États de nouveaux moyens dynamiques de contrôle des phénomènes économiques. Il s'agit en particulier de l'identification pour sa traçabilité de toute monnaie scripturale, et il s'agit aussi d'établir une régulation parafiscale dynamique du comportement des acteurs des marchés, synchronisée à la fréquence de toutes les transactions. Ce sont cependant des instruments potentiellement dangereux, trop dangereux pour les confier aux structures institutionnelles actuelles telles qu'elles avaient été conçues, aussi dites démocratiques qu'elles aient été. Cette nouvelle dynamique nécessite donc des institutions résistantes à l'épreuve des ambitions ordinaires des humains, et à leur tendance naturelle à se corrompre mutuellement. Il s'avère nécessaire d'en finir avec les pièges institutionnels qu'ici ou là, cela a toujours créé. L'ontologie formelle1 ici publiée est destinée à présenter des éléments pour une "méta-constitution", destinée à être une matrice partagée pour la rédaction de différentes constitutions qui soient adaptées aux cultures politiques de différents pays démocratiques. Il ne s'agit pas d'une tentative de modèle universel de constitution, que l'on pourrait se contenter d'adapter. Il s'agit plutôt d'identifier dans un réseau d'associations sémantiques un ensemble de sujets de préoccupations qu'elles devraient d'une façon ou d'une autre traiter, et de principes qu'elles devraient respecter en regard d'histoires et d'expériences, anciennes et récentes de constitutions. Un des principaux objectifs serait d'établir dans chaque langue un champ lexical homologue associant une signification non ambigüe à chaque terme employé dans un texte constitutionnel. Un tel réseau de savoirs nécessite d'être écrit et débattu dans la sérénité, hors de tout contexte local de carence institutionnelle, non pour un pays particulier, mais à l'usage de tous. S'il ne peut à l'évidence être constitué que par des "philosophes" instruits de ces choses, ce devrait être de la façon libre et ouverte dont s'écrit à ce jour l'encyclopédie Wikipédia, de sorte qu'à égalité de droit tout citoyen du monde puisse y contribuer. Si l'initiative d'une encyclopédie constitutionnelle internationale pouvait séduire et aboutir, les députés constituants seraient, par la force des choses, conduits à se référer aux règles qu'elle recommande, tout en préservant la nécessaire diversité contextuelle de leurs textes. Ainsi pourrait progresser l'espoir de communautés de pays assurant leur coexistence pacifique à moindre difficulté.
1 Hors le Temps et l'Espace Tout est Chose, même "être" est en soi une Chose, comme l'est toute ontologie qui prétend décrire une réalité des Choses... En philosophie, l'ontologie (du grec oν, oντος, participe présent du verbe être) est l'étude de l'être en tant qu'être, c'est-à-dire l'étude des propriétés générales de tout ce qui est. Une ontologie formelle est une représentation d'une compréhension de réalités, exprimée dans un langage formel que peut traiter un ordinateur aussi bien qu'un humain. |
_______________________________________________
_______________________________________________