Ontologie : Démocritique

Novembre 2012

Des pays exemplaires



"L'intercomparaison", "l'évaluation comparative" que l'anglais désigne "benchmarking" est un usage à la mode.
Il se répand partout, pour le meilleur ou pour le pire, au gré des intentions de leurs initiateurs.

Les entreprises la pratiquent pour évaluer mutuellement leurs fonctionnements.
Elles en font même parfois des instruments internes de compétition entre leurs employés.

Le biais des résultats de telles démarches est inévitable, lorsque ce qui est comparé s'avère trop interrelié pour que les enjeux n'interfèrent pas. L'analyse objective des résultats en est des plus difficile, lorsqu'il faut démêler l'écheveau des conflits d'intérêt.

Ainsi les intercomparaisons de situations économiques de pays nécessiteraient peut être, pour être plus pertinentes, d'être analysées avec davantage de prudence, du fait même de leurs interdépendances.

Il en est tout autrement lorsque les sujets sont éloignés, sans enjeu de compétition. L'analyse peut alors se mener de façon en toute sérénité.

A titre d'exemple, faire une intercomparaison entre un projet de développement industriel et le tournage d'un film, ne peut que faire ressortir que des étonnements bénéfiques, pour les uns comme, peut-être, pour les autres.

La démarche est difficile, tant elle requiert de transpositions de vocabulaires, pour identifier le semblable, et y débusquer le différent.

Si aller "voir ailleurs", est toujours source d'idées nouvelles, ceci dépend de la façon dont se choisit cet "ailleurs" : il lui faut réunir de grands critères partagés avec le sujet de préoccupation qui suscite la démarche.

J'ai rencontré, comme vous, d'étranges pays qui fonctionnent bien, sur un modèle manifestement très éprouvé, qui mériteraient une telle analyse. Si l'idée m'est venue d'en comparer les caractères c'est précisément parce que des usages populaires les désignent par ce terme de "pays", par lequel nous désignons ordinairement un territoire administré, et dont le champ sémantique s'avère ainsi plus étendu qu'il n'y parait.

Bien sûr ces pays ne sont pas idéaux, tant il s'y passent toutes sortes d'histoires, dues le plus souvent à leurs relations mutuelles, ce qui ressort de leurs "politiques étrangères".

Leur caractère insulaire pourrait être une explication de toutes ces viscissitudes, dont leurs fonctionnement interne s'avère relativement peu affecté.

Il faut dire que l'organisation des échanges intérieurs (le "commerce") y fonctionne selon des modalités très différentes de celles de leur commerce extérieur, notamment avec les institutions voisines.

En fait l'étanchéité entre les commerces intérieurs et extérieurs y est quasiment totale, hors quelques événements régis par des relations bilatérales particulières. Ces événements ne concernent que leur propre création, effectuée à partir de modèles d'institutions précédentes, ce qui est l'objet même de ces échanges bilatéraux particuliers. Cet aspect de ces pays n'ayant pas d'équivalent pour les notres, est donc hors de notre sujet d'études.

Leurs autres politiques d'échanges extérieures ont été largement étudiées, ce qui a donné une littérature pléthorique pour ne pas dire universelle. Vaste comme elle est, il semble bien que son sujet n'en sera jamais clôt.

Cependant les différentes modalités de leur commerces intérieurs, notamment leurs "monnaies" intérieures, méritent d'être observées. Elles ne sont pas naturellement convertibles en dehors. Pour effectuer les opérations d'import/export, ces pays ont des sortes de "bureaux de change" et de commerce, alignées dans une grande artère commercante. Ils y ont un rôle important pour la survie même de ces pays. D'une certaine façon ils sont ainsi profondément inscrits aussi dans nos phénomènes économiques mondialisés.

Force est de constater que l'exemplarité des échanges intérieurs de ces institutions est rarement décrite en tant que telle, avec un point de vue d'économiste.

C'est ce qui est tenté ici. Mais pour rendre vivante et compréhensible une démarche d'intercomparaison, il nous faut ici commencer à transposer le vocabulaire : il n'est pas ordinaire de nommer ces institutions "pays", les échanges "commerce", et les moyens d'échange "monnaie". Et ainsi de suite.

Donc, dans ces "pays", les "monnaies" sont émises par des "banques centrales" étrangement réparties dans tout le "territoire". A la différence des notres, chacune de unités monétaires (pièce de monnaie), y a une durée limitée. Et la monnaie n'y existe que sous forme de pièces. Nos formes fiduciaires et scripturales n'y existent pas.

Ces monnaies sont des objets d'une complexité inégalée par rapport à ce qu'ont inventé les nations que nous connaissons. Peut être devraient elles aujourd'hui s'en inspirer.

Les masses monétaires y sont régulées par des asservissements, dont en pratique le gouvernement du pays n'a guère besoin de se préoccuper, hors quelques crises. Ces crises résultent précisément des dysfonctionnements de ces asservissements, ou de fuites monétaires vers l'extérieur.

Les monnaies y jouent grosso-modo le même rôle principal que dans nos nations, soit celui d'intermédiaire dans l'espace et dans le temps entre des transactions exécutées à distance les unes les autres.

Le bon état des infrastructures des réseaux de service public y tient une importance essentielle, à laquelle chaque individualité contribue, notamment pour la bonne circulation monétaire.

Les phénomènes d'accumulation monétaire n'y sont qu'événements momentanés. hors situations considérées comme des crises de régime, pouvant mettre en péril leur existence même. En quelque sorte, toute accumulation de richesse y est consitérée comme pathologique.

Il faut dire que pour cela dans ces pays les écarts sociaux sont des plus réduits, et le chômage quasi inexistant. Et pourtant les sociétés de ces pays supportent une diversité de couleurs et de comportements autrement plus élevée que celle dont d'aucuns se plaignent dans nos nations actuelles.

Il n'est point de castes dans ces pays là, qui seraient semblables à celles que nos civilisations ont produites, mais des assignations de rôles et de développement de leurs compétences professionelles spécifiques.

En revanche il est vrai qu'elles ne supportent guère l'intrusion de populations étrangères : l'immigration n'y est ordinairement pas tolérée, et s'il faut l'imposer suite à quelque crise, cela implique de façon quotidienne l'action de forces d'occupation difficilement tolérées. Mais si cela arrive, les cas en restent fort rares.

Etrangement, quelque soit son individualité professionalisée, chaque citoyen ou citoyenne y respecte également chacune des autres. Et que la sienne est elle-même dûment respectée. Cela est dû a la connaissance intrinsèque par chaque citoyen de la constitution spécifique du pays, dans tout ses détails, et par sa conviction qu'il n'existe que par son respect. Et si chaque citoyen y est tant rétif à l'immigration c'est simplement dû à son intolérance à des individus formés à l'application d'autres lois que la sienne.

Ici notre démarche d'intercomparaison tourne à l'utopie. Comment cela peut il exister ? Pourtant ces pays se visitent bien...

Des expériences ont montré que chaque citoyenne y avait le pouvoir d'engendrer une progéniture capable d'exercer chacun des rôles nécessaires à la vie équilibrée de l'ensemble de la collectivité.

Pour ce qui est de leurs Constitutions, il nous faut considérer ces pays comme des régimes politiques particuliers : ces collectivités territoriales ont adopté une démocratie indirecte, bicamérale pour l'organisation de leur État, ce qui peut sembler comparable à ce que nous connaissons.

Mais à la différence de nos assemblées de députés et de sénateurs, l'effectif de ces chambres est gigantesque, établi de telle sorte que chaque individu y est et s'y sent effectivement représenté. Et plus étrange encore, la constitution de ce régime ne comporte pas le moindre système d'élection.

Bizarrement, en dehors de ses deux chambres, l'État ne comporte guère qu'un centre administratif d'effectif relativement réduit. Mais il est doté d'un système de canaux de transmission des informations, qui adresse tous les membres de la collectivité, sans économie de moyen, pour les recevoir comme pour les émettre.

Si les institutions des deux chambres y séparent des grands rôles, la connaissance de leur fonctionnement nous est encore très incomplète, de par le principe de collégialité solidaire qui semble y être fondamentale, et qui mêle les influences des uns sur les autres, avec pour objet ce que les deux chambres considèrent comme l'intérêt général de la collectivité.

Il apparaît que ces chambres ont des structures autrement plus complexes que les notres, et qu'elles regroupent en fait toutes les fonctions que nous assignons à nos États.

Si les institutions de ces pays ne sont fondées que sur une seule architecture bicamérale, il ne s'agit pas d'une chambre haute et d'une chambre basse, dont l'une viendrait modérer l'autre. Elles ne diffèrent que dans leur considération des choses.

Dans l'une d'elle se pratique la rhétorique, et les raisonnements logiques. Dans l'autre on y est plus attentif à la forme dynamique des choses, et elle est connue pour sa capacité à les reconnaitre instantanément. Cela lui permet d'induire plus rapidement des décisions ordinairement mûries avec lenteur par l'autre chambre.

Paradoxalement la chambre "de gauche" est la plus rationelle, ordonnée, conservatrice, voire même bureacratique, alors que la chambre "de droite" est la plus dynamique, créatrice, au sens propre du terme "poétique". Ordinairement elles se complètent harmonieusement l'une avec l'autre grâce à un grand nombre d'agents qui assurent en permanence la navette des échanges d'informations entre les deux chambres.

Ainsi, les chambres sont rarement en conflit mutuel ouvert, l'expérience de l'une étant constamment partagée avec l'autre. Cependant des expériences cliniques ont montré qu'ordinairement leurs avis divergent. L'inhibition et le compromis sont donc des caractère omniprésents des processus décisionnels au sein de ces organismes d'État.

Si l'effectif des chambres peut y sembler pléthorique, Leurs structures répartissent parmi leurs membres tous les grands rôles d'un État démocratique, et même au delà.

On sait maintenant qu'une partie assure le rôle dévolu à l'exécutif, une autre à l'organisation des archives, bien que celles-ci semblent réparties dans l'ensemble des chambres.

Le judiciaire y est proche de l'exécutif, mais en revanche, à la différence notoire de nos démocraties, il est doté d'un Informatif, et il apparaît dûment séparé des rôles législatif, judiciaire et législatif.

Le judiciaire n'y est pas punitif. Il est au contraire, tourné vers l'avenir, réparateur et préventif.

L'Informatif est assuré paritairement par les deux chambres. Il est fortement structuré, et massivement réparti, selon différents canaux d'information, dont les résultats sont constamment recoupés, sans que l'on constate ordinairement de conflits majeurs dans cette fonction originale qu'est un informatif fiable, séparé de l'exécutif.

Alors que nous considérons l'opportunité de réduire le nombre des députés et sénateurs de nos chambres, pour réduire leur coût, et semble-t-il faciliter l'approbation des initiatives nos gouvernements executifs, nul ne semble se plaindre de la taille des chambres de ces pays. Bien au contraire. Il faut dire que les quatre grands rôles éxécutifs, législatif, judiciaire, informatifs sont incorporés aux chambres. Ce n'est que fort récemment que l'on a analysé leur séparation et leurs intrications relatives.

Ces pays ne semblent pas souffrir du coût de telles dispositions d'assemblées représentatives pléthoriques. Nous verrons que ce coût est plus faible que dans nos institutions. Bien au contraire, cela lui permet de ne pas souffrir d'avoir à prioriser ses préoccupations gouvernementales. L'appareil représentatif traite toujours simultanément toutes ses préoccupations vitales, sans objection de priorité ni cloisonnement. Dans ces pays, la notion de priorité gouvernementale n'existe que pour ce qui concerne les affaires étrangères. Elles y sont l'objet d'interminables débats internes...

Ces pays ont des systèmes monétaires diversifiés, avec des rôles mutuels équilibrés par un ensemble administratif complexe. Ils fonctionnent ainsi fort bien au service de l'ensemble de la collectivité sans faire ordinairement l'objet de réclamations.
D'ordinaire, la responsabilité de l'État n'en a même pas conscience.

Ainsi, au milieu de ces pays, tout un corps administratif assure la régulation entre différentes entreprises chimiques. Le rôle de ces industries est de transformer des matières premières acquises à l'extérieur en éléments chimiques élaborés pour les nécessités de chaque membre de la collectivité.

Si chacun semble y recevoir ce dont il a nécessité, c'est d'abord via les artères de circulation des monnaies principales. Accessoirement c'est par ces mêmes voies de circulation que se meuvent les forces de police du pays.

À la différence de ce que nous connaissons dans nos démocraties, la circulation des monnaies principales y est forcée, et ce par une entreprise indépendante des banques centrales et du gouvernement, quoiqu'elle soit en relation forte avec le système informatif du pays. Celui-ci alimente un système complexe de régulation pour adapter le flux en fonction des nécessités instantanées de la collectivité.

Pour faire court, la poignée de main invisible des marchés y est prosaiquement remplacée par une pompe volumétrique !

Il n'est pas simple d'identifier nos notions fiscales dans ces pays, tant les circuits de distribution y sont banalisés et que la distinction entre privé et public n'y a guère de signification. Tous les membres de la collectivité semblent solidaires, au travers de leurs entreprises. Celles ci paraissent n'exister que pour le bien commun.

Il apparait cependant à l'analyse, la norme de rémunération de l'État y est en temps ordinaire de 25% de ce que produit le pays pour sa survie. Si ceci est autrement plus faible que dans nos démocraties, c'est que l'État n'y prétend à aucune autre activité que celle de gouverner.

Hors ces prélévements directs obligatoires, il y existe une autre sorte de fiscalité, indirecte cette fois, omniprésente, qui régule tous les échanges commerciaux locaux. Cette fiscalité est dénuée de tout rôle de financement pour l'État. Elle n'a que le rôle essentiel de consigner et réguler les équilibres économiques du pays. L'aménagement du territoire n'est pas une préoccupation de l'État, tant les équilibres économiques locaux lui est consubstancielle.

Si la proportion de prélévements obligatoires peut être dépassée, ce ne peut être que très momentanément, sous peine de disparition rapide du pays lui-même.

Car il faut dire qu'à la différence de nos pays ordinaires, ceux là apparaissent et disparaissent, comme seule solution à la constitution et au vieillissement problématique de leur population.

Ceci est possible parce que ces "pays" ne sont pas liés à des territoires fixes, mais sont plutôt semblables à des tribus éphémères, qui se succèdent après avoir partagé leur expérience.

Si la notion de "marché" existe bien dans ces pays dont l'essentiel de la circulation monétaire est forcée, c'est au niveau local.

Il faut comprendre que les monnaies d'échanges y sont diversifiées, et que chaque agent échange avec son milieu selon ses besoins, avec des systèmes régulateurs - au sens cybernétique du terme - de leur équilibre. Ces pays nomment cela "homéostasie".

À la différence de nos pratiques chaque unité de ces monnaies y a une durée de vie limitée. Chacune a son identité propre, et son rôle en chaque lieu où elle circule est dûment géré. Elles n'ont de ce fait qu'un rôle d'échange, sans le moindre intérêt pour un éventuel enrichissement cumulatif.

Lorsque de telles accumulations existent ce n'est par accident, vécu comme une crise par l'État, qui les désignent sous le nom "d'oedème".

Si chacun y est nourri à sa faim, avec un plein emploi assuré, nul agent n'y est autorisé à quelque prétention d'être plus riche qu'un autre.

Une fois encore il existe des transgressions à cette loi lorsque des agents s'unissent pour s'enrichir et proliférer au détriment de leur voisinage. Ces comportement de capitalisation libérale dérégulée par des groupes d'agents prenant leur indépendance y porte le nom de tumeur cancéreuse, et la prolifération libérale y porte le nom de métastase.

La génèse de ces comportements libéraux est insidieuse, qui passe plus ou moins longtemps inapercue, tant ses premières conséquences n'apparaissent pas défavorables à l'organisme, qui les laisse donc croître sans intervenir. Mais vient le moment de crise alors que leur pouvoir est devenu prépondérant. Alors, la seule façon de sauver l'organisme est une intervention brutale, d'interdiction générale de toute croissance. Faute de quoi la disparition du pays est inéluctable.

Comparaison n'est pas raison...

...Mais elle est source de réflexion. Comparer une personne à un pays est hardi, même si "pays" était une façon populaire de désigner un humain.

Pourtant ce que nous sommes, comme exemple d'ensembles complexes dûment gouvernés, nous ne devrions pas l'ignorer. Nous ne disposons pas de meilleure expérience que celle là, qui s'est forgée par essais et erreurs successives, élimination selon le processus Darwinien de toute solution non viable, pendant des dizaines de millénaires. Nous ne disposons pas de systèmes politiques aussi éprouvés que nous-mêmes.

À l'évidence le caractère topographique auxquels sont attachées nos cellules, citoyennes de nos constitutions animales diffère fondamentalement du caractère mobile de la population d'un pays.

Ce n'est pas une raison pour déconsidérer toutes les dispositions qui peuvent nous paraître bien étranges de ces institutions qui nous constituent nous-mêmes.

L'identification de chaque unité monétaire, dotée sous toutes ses formes d'un cycle de vie fini, est peut être la clef pour en finir avec nos phénomènes cycliques de crises monétaires, de dettes inremboursables à des créanciers injustifiables. Que les unités de compte aient un temps compté serait l'occasion de rappeler que la matère première des banques n'est pas l'argent mais le temps... Et que nous sommes mortels.
« On n'a jamais vu un coffre fort suivre un corbillard ».

Serions nous plus malheureux si l'argent retrouvait son seul rôle d'intermédiaire momentané entre deux transactions. Si les règles du jeu poussaient à concrétiser plutôt que de thésauriser, parce que par quelque mécanisme sa valeur se régénérerait à chaque transaction et au contraire se déprécierait au fur et à mesure de sa thésaurisation ?

Utopie pensez vous ? Alors reconnaissez que vous êtes vous même une Utopie, issue de millénaires de milliards d'expériences...

Les pays que nous sommes ne sont pas égalitaristes : Il ont des organismes vitaux qu'ils privilégient lorsque leur survie en dépend. mais seulement dans ces cas, et à l'expérience ils souffrent toujours de l'inégalité de traitement de leurs membres, qu'elle soit congénitale ou accidentelle. Ce sont les plus égalitaires qui sont les plus performants.

Quelques unes de nos particularités ne devraient pas nous échapper, tant elles sont révolutionnaires : si ces pays que nous sommes ont des régimes assurément démocratiques, et si ce sont des démocraties indirectes, il n'y existe aucun processus électoral. La continuité de l'État n'y souffre aucune période d'incertitude, faute de quoi le sujet est considéré comme gravement malade... Et n'en déplaise à Descartes dont ce fut la très grande erreur, ces démocraties sont exclusivement collégiales, la notion de chef y est totalement absente. A l'expérience multi-millénaire, les procédures de décisions résolvent en temps réel toute question à résoudre. Et les études cliniques montrent comment cela procède de compromis entre tendances opposées. Dans l'état représentatif d'une personne normalement équilibrée, les penchants à droite ultra libérale aussi bien que les penchants à gauche de solidarisation totalitaires sont, à la fois, présents, exprimés, puis inhibés.

La personnalité des intervenants de nos processus de décision est et reste à jamais ignorée. On n'a jamais vu un geste, une parole porter le nom d'un synapse ou d'un neurone...
Leur abnégation personnelle au service de l'organisme est totale !

Pour commencer à évoluer dans ce sens, je rève de l'avénement d'un dernier parti dont les candidats aux élections seraient des prête noms engagés par contrat légal à ne jamais prendre l'initiative d'une décision en son nom propre, et s'en remettrait quotidiennement au vote des partisans. Et dont le contrat prévoirait le renoncement définitif à toute autre carrière politique.

Je rêverais qu'un tel parti s'applique d'abord à lui même les règles qu'il promouverait pour le pays de séparation dans le temps et dans l'espace des rôles informatifs, exécutifs, législatifs et judiciaire, sans qu'aucun ne puisse, de quelque façon dominer les autres.

Je rêve d'un Législatif qui cultive l'équilibre de la vie, à la façon dont en philosophe chacun rêve de rythmer de façon sereine les jours et les saisons de sa vie.

Je rêve d'une Justice de réparation et de prévention, dénuée de toute inclination à droite pour la punition et la répression comme de toute inclination à gauche pour des idéologies permissives.

Je rêve d'un Informatif pluriel, diversifié, redondant, recoupant sans préjugé tout ce qu'il rapporte, qui cultive sa mémoire, son expérience et sa sagesse, à la façon de ce que tente mon esprit.

je rêve d'un Exécutif au fonctionnement exclusivement collégial, doté par roulement non pas d'un chef mais d'un simple rapporteur. Je rêve d'un exécutif capable de prendre, simultanément, toutes les décisions nécessaires aux équilibres vitaux de l'organisme - pardon, du pays - sans économiser ni prioriser les efforts quotidiens...


à suivre, "Des serments".


Démocritique





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