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Octobre 2009 Histoire d'un brevetLors des années quatre vingt du siècle dernier la Direction des Études et Recherches d'Électricité de France n'avait pas a priori vocation à travailler sur des sujets ferroviaires, quoique la Société Nationale des Chemins de Fer Français soit un grand consommateur de la production électrique française.
Si en 1989 j'ai fait une étude dans ce domaine, cela résulte de la conjonction de quatre circonstances.
À l'époque j'expérimentais de nouveaux logiciels que nous envisagions d'utiliser pour simuler des opérations de maintenance dans des installations nucléaires. Nous confrontions nos propres développements logiciels avec les quelques rares offres du marché. Un métier, un problème, un élément de solution... Internet balbutiait encore avec de très faibles débits, et les premières cartes graphiques venaient à peine de faire leur apparition, et la coûteuse station de travail que nous avions acquise avait une puissance d'un ordre de grandeur plus faible relativement à nos PC actuels. Les images s'y succédaient de façon saccadée, ce qui ne nous choquait guère, habitués que nous étions à des images fixes souvent longues et coûteuses à produire.
Ainsi me vint l'idée de simuler les équipements d'une gare de fret pour TGV : la simulation pouvait faire intervenir de nombreux mécanismes dont un train, un camion, un portique doté d'ascenseurs, des mécanismes de chargement et déchargement des trains intégrés aux quais, et des conteneurs, que les mécanismes prenaient successivement en charge. Les figures ci dessus sont issues de photographies d'époque de l'écran de la station de travail. L'essai a été concluant, et ce type de logiciel cinématique est donc utilisé à EDF depuis plus de vingt ans. Restait que nous avions montré par la même occasion que l'on pouvait charger et décharger un TGV en trois minutes, et transférer les conteneurs sur un camion en quelques minutes supplémentaires.
Les raisons pour lesquelles il n'y eut pas de suite à ce dépôt sont multiples : EDF se souciant peu de voir sa réputation abîmée auprès de la population sensible de chauffeurs routiers céda le brevet à la SNCF, qui sortait du projet échoué nommé "Commutor" de transfert rail-route n'a pas souhaité s'intéresser à des idées venues d'ailleurs, mais était fort intéressée par nos technologies de CAO et de simulation...
Mais aussi ancienne soit cette histoire, ces idées et ces technologies qui avaient été développées, n'ont elles pas conservé quelque pertinence au moment ou la SNCF décide d'investir dans une grande rénovation du fret ferroviaire ? à suivre, "Fessenheim et Bugey".
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